Harold Dwight LASSWELL
Harold Dwight Lasswell (1902-1978) : spécialiste étasunien de la
communication de masse et de la science politique. Figure très représentative
de l'école sociologique américaine et un des fondateurs de la psychologie
politique.
Contexte : l’étude des médias se développe
dans les universités et, tout naturellement, les chercheurs s’intéressent
d’abord à la lancinante question de leur « pouvoir » sur l’opinion : pouvoir de
convaincre, de faire voter, de faire acheter… Le tout sur fond
d’interrogations sur la démocratie. La nouvelle discipline qu’on appellera
bientôt media studies tente d’analyser l’expérience de la guerre. Le plus connu
de ses représentants est H.D. Lasswel ldont le travail sur la
propagande Propaganda Technique in th World
War est un classique.
Son
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« Propaganda Techniques in the Wold War » qui tire les leçons de la guerre 1914 -1918. Les moyens de diffusion sont apparus comme des instruments indispensables à la « gestion gouvernementale des opinions »,
Pour Lasswell, propagande rime dorénavant avec démocratie. La propagande constitue le seul moyen de susciter l'adhésion des masses. Elle peut être utilisée à de bonnes fins comme mauvaises.
Cette division instrumentale consacre une représentation omnipuissante des médias considérés comme outil de « circulation des symboles efficaces ».
L'audience est envisagée cible amorphe qui obéit aveuglément au schéma stimuli-réponse (schéma béhavioriste) : Le public était envisagé comme une masse passive et vulnérable qui subissait des messages (stimuli) construit par des médias puissants et manipulateurs, afin de susciter des attitudes et des comportements (réponses). Le média est supposé agir selon le modèle de « l'aiguille hypodermique », terme forgé par Lasswell pour désigner l'effet ou l'impact direct et indifférencié sur les individus atomisés.
A la fin des années 40 (après la guerre), Lasswell accordera davantage d’autonomie aux récepteurs que dans ses premiers travaux sur la propagande.
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Selon Harold Lasswell (1948), le champ de la communication peut être défini par les cinq termes de la question : « Qui dit quoi par quel canal à qui et avec quel effet ? » = cadre conceptuel de la sociologie fonctionnaliste des médias. On parle du paradigme des 5Q ou de paradigme des effets, ou encore de question-programme. Cette formule est censée poser toutes les questions pertinentes à propos de la communication de masse.
- Qui ? : correspond à l’analyse de régulation, à l'étude sociologique du ou des milieux et organismes émetteurs (institutions médiatiques, leur organisation, leurs dirigeants, les journalistes…)
- Dit quoi ? : se rapporte au contenu message, aux messages diffusés (émission de radio ou de tv, article de presse…), c’est l'analyse du contenu.
- Par quel média ou canal ? : C'est l'ensemble des techniques utilisées pour diffuser l'information à un instant donné dans une société donnée, c’est l’analyse des médias.
- A qui ? : vise l'auditoire, ou audience. C’est-à-dire les
publics récepteurs avec des analyses selon des variables, c’est l’analyse du public.
- Avec quels effets ? : Il s'agit d'analyser et d'évaluer la nature et les influences du message sur les destinateurs, sur l’audience ; c’est l’analyse des effets.
Lasswell s’intéresse surtout à la propagande politique, si
bien que son paradigme concerne la communication de masse conçue comme un processus de persuasion et d’influence.
On relèvera le caractère linéaire et unidirectionnel de ce
qui demeure, en fait, un dérivé du modèle de Shannon (les spécialités
correspondent aux principaux éléments constitutifs du « système général de
com. »), dont Lasswell comble néanmoins une carence en introduisant la
question des effets.
AVANTAGES : L'intérêt essentiel de ce modèle est de dépasser la simple problématique de la transmission d'un message et d'envisager la communication comme un processus dynamique avec une suite d'étapes ayant chacune leur importance, leur spécificité et leur problématique. Il met aussi l'accent sur la finalité et les effets de la communication.
LES LIMITES : Il s'agit
d'un modèle assez simpliste. Le processus de communication est limité à la
dimension persuasive. La communication est perçue comme une relation
autoritaire. Il y a absence de toute forme de rétroaction, et le contexte
sociologique et psychologique n'est pas pris en compte.
Sources : "Histoire des théories de la communication" Armand et Michèle Mattelart (2004) ; HEINDERYCKX, François. Une introduction aux fondements théoriques de l'étude des médias, Liège, Cefal-Sup, 2002 ; Encyclopaedie Universalis en ligne; Les théories et les modèles de la communication ; article "les dénonciateurs de la propagande".
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