Ecole de Palo Alto
Présentation : il s’agit d’un groupe de chercheurs d’origines scientifiques diverses qui, a un moment donné de leur activité, ont travaillé à Palo Alto, petite ville de la banlieue de San Francisco. Aussi appelé "Collège Invisible" parce que regroupant des idées et théories, plus que des individus installés dans la ville. Cette école s’inspire de la systémique pour élaborer une théorie de la communication différente de celle présentée par les ingénieurs Shannon et Weaver : ils développent une approche pragmatique de la communication.
→ Ce groupe de chercheurs se veut innovant et, avec entre autres Gregory Bateson, Jay Haley, et Don Jackson, Paul Watzlawick va faire de cette Ecole de Palo Alto une référence dans les domaines des théories de la communication, de la psychothérapie et de la thérapie familiale.
- Le premier autour de Bateson et de sa théorie de la communication (« double-bind ») en lien avec la cybernétique, les méthodes de Milton Erickson et les diagnostiques brillants de Don Jackson, entre 1952 et 1962.
- Le second groupe avec la création du MRI (Mental Research Institut) en 1959 par Jackson, l’arrivée de Watzlawick en 1962 et ses travaux sur l’homéostasie familiale.
→ L’idée fédératrice de ces différents auteurs est que tout élément communique et entre en relation avec la totalité à laquelle il appartient.
Anthropologue d’origine anglaise, Bateson parcourt le monde dans le cadre de recherches en biologie.
En 1951, il publia, avec le psychiatre Jurgen Ruesch un livre intitulé Communication : The social matrix of psychiatry dans lequel il développait plusieurs concepts qui constituaient autant d’ébauches d’un tournant majeur dans l’appréhension des phénomènes de communication.
- L’idée centrale de l’ouvrage consiste à concevoir la communication comme la matrice dans laquelle sont enchâssées toutes les activités humaines.
- Aussi, il élargit le champ de la communication à tous les processus par lesquels les individus s’influencent mutuellement.
- Et distingue 4 niveaux de communication : intrapersonnel (avec soi-même), interpersonnel (entre deux personnes), groupal (entre plusieurs personnes) et culturel (entre de nombreux individus).
→ Composition du groupe : Bateson, de jeunes chercheurs tels que John Weakland, Jay Haley, William Fry ; et deux hommes clés : Donald D. Jackson qui rejoint le groupe lors du départ de Fry (1954) et Milton Erickson qui, sans faire partie du groupe, l’influence par son charisme et ses méthodes.
Pour eux, « Le paradoxe est un modèle de communication qui mène à la double contrainte ». C’est cette situation qu’ils trouvèrent dans les familles de schizophrènes sans conclure cependant qu’il s’agissait d’une causalité linéaire vers la maladie mentale.
La théorie affirme l'existence de relations conflictuelles entre le malade psychotique et son entourage, le dernier donnant au premier des ordres absurdes et impossibles à exécuter (en résumé caricatural: je te donne l'ordre de me désobéir, sinon...). Ces ordres impossibles à respecter étant, forcément, toujours suivis de sanctions, ils entraîneraient ainsi l'apparition de la psychose.
Autre ex : C’est le cas lorsque l’on vous dit "soyez naturel". Car on vous invite à "être" ce que précisément la même invitation empêche : d’être naturel.
Jackson, qui a toujours été intéressé par les applications pratiques du projet fonde en 1959 le Mental Research Institute (MRI), constituant le second groupe de Palo Alto.
Dès 1960, il fut rejoint par Paul Watzalawick, psychiatre d’origine autrichienne.
Leurs travaux s’inscrivaient explicitement dans la foulée des théories du groupe de Bateson, mais il convient de noter que les deux groupes demeurèrent distincts et affichèrent régulièrement leurs divergences.
→ il s’agit d’une perspective empreinte de systémique et cybernétique.
Dans le second chapitre « Propositions pour une axiomatique de la communication » ils énoncent 5 axiomes qui s’inscrivent dans la pragmatique, que l’on a nommé les axiomes de Watzlawick qui sont des propriétés fondamentales de la communication, des sortes de principes fondateurs de la pragmatique de la communication.
1- "On ne peut pas ne pas communiquer."
2- "Toute communication présente deux
aspects : le contenu et la relation, tels que le second englobe le premier
et par suite est une méta-communication."
3- "La nature d’une relation dépend de la
ponctuation des séquences de communication entre les partenaires."
4- "Les êtres humains usent simultanément de
deux modes de communication : digitale et analogique."
5- "Tout échange de communication est symétrique ou complémentaire, selon qu’il se fonde sur l’égalité ou la différence."
Sources : HEINDERYCKX, François. Une introduction aux fondements théoriques de l'étude des médias, Liège, Cefal-Sup, 2002 ; cours "les thérapies systémiques (historique)".